L’Albatros

  • Nationalité : France
  • Année de production : 1971
  • Casting : Jean-Pierre Mocky, Marion Game, Muller
  • Réalisateur : Jean-Pierre Mocky
  • Scénaristes : Jean-Pierre Mocky, Claude Veillot, Raphaël Delpard
  • Production : Balzac Film, Belstar Productions, Profilm
  • Distribution : Les Films Corona

  • Synopsis :

    Stef Tassel s’évade de prison. Traqué, il oblige une jeune femme à l’emmener dans sa voiture. Il s’agit de Paula, la fille du Président, qui mène justement sa campagne électorale.

« Pourquoi j’ai choisi Sarreguemines, les paysages lorrains et alsaciens, parce que je trouve qu’ils répondent parfaitement à ma conception du roman noir. Les Américains choisissent New York ou San Francisco, décors naturels pour le genre ; en France, il faut autre chose, des maisons lourdes, grises, une atmosphère brumeuse, des ciels gris, du vent, de la pluie ; et le Nord et l’Est répondent à tous ces critères naturellement ; ce sont des régions très attachantes, mystérieuses. Un roman noir tourné sur la Côte ne fait pas sérieux, ou il faut le talent d’un Hitchcock pour que ça ne tourne pas à la comédie colorée. Le noir, enfin ce qui appartient encore à la série blême, est un style fantastique, parce qu’il contient toujours en filigrane des retrouvailles sociales ou politiques, genre de sujet qu’on n’a jamais osé traiter en France ».

Jean-Pierre Mocky, Républicain Lorrain du 21 août 1971

Présence de la région Grand Est dans le film :

  • scènes dans la ville de Sarreguemines (Moselle)
  • scènes à Haguenau et Wissembourg (Bas-Rhin)
  • mentions écrites : véhicules immatriculés 67 (Bas-Rhin) et 68 (Haut-Rhin)

Pour les besoins du tournage de L’Albatros, la commune de Wissembourg a été en partie déguisée : une droguerie a été transformée en pharmacie sur une place centrale et la « Grange aux Dîmes », centre d’animation pour maraîchers et fanfares régionales, est devenue un commissariat. À Sarreguemines, c’est notamment le Palais de Justice qui a servi de décor au bal de Carnaval.

Si le film est entièrement tourné en Alsace et en Lorraine, il se déroule essentiellement la nuit. Ces scènes nocturnes rendent difficile l’identification de la région à l’image.

Jean-Pierre Mocky sur le tournage de son film L’Albatros à Sarreguemines. Photo Républicain Lorrain /Archives.

Républicain Lorrain du 18 décembre 1970 : « c’est en janvier prochain, et plus exactement à partir du 4 janvier, que Sarreguemines servira de cadre au tournage du film policier « L’Albatros » de Jean-Pierre Mocky. En effet, ce film, qui réunira de grandes vedettes, sera tourné dans la cité des faïences où, d’ores et déjà, tout le monde se passionne avant de faire plus ample connaissance avec les grands acteurs du cinéma français et étranger. Marcel Mossotti, directeur de production des films « Balzac », spécialiste en la matière, chargé des travaux préparatoires de « L’Albatros », à Sarreguemines, a bien voulu nous donner les principales données de cet extraordinaire film policier, dont les séquences principales seront filmées au centre de la cité faïencière.» […] Ce sera un film policier à 100 % (et en couleurs). Son tournage durera environ cinq semaines, dont trois à Sarreguemines. Il s’agit d’une histoire d’amour entre une jeune fille d’un milieu bourgeois (Jane Fonda) et un homme traqué (Jean-Pierre Mocky) par toutes les forces de police en raison d’un meurtre non prémédité. Il sera arrêté… mais réussira à s’évader. Il blessera un policier qu’il conduira dans une pharmacie (du centre-ville de Sarreguemines) pour le faire soigner. Il reprendra la fuite, fréquentera plusieurs cafés… et un bal, où il fera la connaissance de la jeune fille (Jane Fonda), et tous les deux à bord d’une voiture volée, tenteront de franchir la frontière franco-allemande (poste douanier du pont de la Blies à Sarreguemines), mais reviendront en France, où finalement « Steff » sera abattu par les gendarmes. […] les Sarregueminois auront la primeur de le voir en avant-première, c’est-à-dire avant Paris, Strasbourg, Marseille, etc. Il est vrai que les réalisateurs voudront remercier les quelque 1 000 figurants de la cité des faïences et environs, qui prêteront bénévolement leur concours au tournage. »