Petit paysan

  • Nationalité : France
  • Année de production : 2017
  • Casting : Swann Arlaud, Sara Giraudeau, Bouli Lanners, Isabelle Candelier
  • Réalisateur : Hubert Charuel
  • Scénaristes : Hubert Charuel et Claude Le Pape
  • Production : Domino Films, France 2 Cinéma
  • Distribution : Pyramide Distribution

  • Synopsis :

    Pierre, la trentaine, est éleveur de vaches laitières. Sa vie s’organise autour de sa ferme, sa sœur vétérinaire et ses parents dont il a repris l’exploitation. Alors que les premiers cas d’une épidémie se déclarent en France, Pierre découvre que l’une de ses bêtes est infectée. Il ne peut se résoudre à perdre ses vaches. Il n’a rien d’autre et ira jusqu’au bout pour les sauver.

« J’ai grandi ici. Je reviens souvent, confie-t-il avant de s’élancer vers le village de Châtillon-sur-Broué pour fixer la scène suivante sur la pellicule. Je n’imaginais pas tourner ailleurs qu’ici. »

Hubert Charuel, propos recueillis par Mathilde Escamilla pour L’Union

Ce film a bénéficié du soutien à la production de la Région Grand Est (en partenariat avec le CNC), et de l’accompagnement du Bureau d’accueil des tournages Grand Est.

Présence de la région Grand Est dans le film :

  • produit régional : la bouteille d’eau de Vittel (Vosges)
  • film entièrement tourné en Haute-Marne : Lac du Der, Châtillon-sur-Broué, bowling de Saint-Dizier

Pour son premier long métrage, le réalisateur haut-marnais Hubert Charuel a choisi de tourner dans sa région natale. Avec ce film où il dépeint la vie paysanne d’aujourd’hui, il signe un premier succès, aussi bien public que critique.

Le film a été essentiellement tourné en Haute-Marne dans la ferme des parents du réalisateur.

Hubert Charuel, le réalisateur, est né et a grandi en région Grand Est, dans le département de la Haute-Marne. Fils d’agriculteurs, il choisit de poursuivre sa carrière dans le cinéma. Il débute une licence à l’IECA (Institut européen de cinéma et d’audiovisuel) de Nancy. Il est ensuite admis à la FEMIS en section production où il rencontrera notamment sa coscénariste Claude Le Pape avec qui il écrira ses premiers courts métrages. Après 2 ans et demi d’écriture ils terminent le scénario de Petit Paysan qui sera tourné dans la ferme de ses parents. Il réalise tous ses projets dans la Région Grand Est (Diagonale du vide, K-nada, Fox-Terrier), et est accompagné par le bureau d’accueil des tournages depuis ses débuts.

Une pluie de distinctions :

« Petit Paysan » a créé l’événement dans le cadre de la Semaine de la critique du festival de Cannes.

Également, « Petit Paysan » a été triplement primé au festival du film d’Angoulême : le jury, présidé par l’acteur américain John Malkovich, lui a attribué le prix du meilleur film, du meilleur acteur (pour Swann Arlaud, dans le rôle-titre) et celui de la musique (composée par Myd du collectif Club cheval).

Enfin, le film a reçu huit nominations aux César, entre autres, meilleur film, meilleur acteur masculin (Swann Arlaud), meilleur réalisateur et meilleur second rôle féminin (Sara Giraudeau). Finalement, Hubert Charuel a reçu le César du meilleur premier film, Swann Arlaud le César de meilleur acteur dans le rôle d’un jeune éleveur laitier confronté à la maladie de son troupeau condamné à l’abattage, Sara Giraudeau, qui joue sa sœur, vétérinaire, le César de meilleure actrice dans un second rôle.

Lors de la cérémonie, le réalisateur a adressé un vibrant message de soutien aux paysans après avoir reçu son César : « Je veux dire un mot pour tous les paysans et toutes les paysannes, dont je ferai toujours un peu partie. Être seul et se sentir seul sont deux choses différentes. Seuls, vous ne l’êtes pas : votre histoire, vos vies intéressent, le succès du film en est la preuve.» Les trois César à Petit Paysan ont été salués par le ministre de l’Agriculture, Stéphane Travert, qui y voit « un symbole fort au moment où l’agriculture est en pleine transition. Ce film, émouvant au possible, montre très bien comment un éleveur peut être tellement attaché à ses animaux qu’il recule sans cesse le moment où il doit affronter la vérité d’une maladie bovine. » (l’Est Républicain du 29 août 2017 et du 3 février 2018 )

 » Mes parents sont tous les deux enfants de paysans. Leur ferme est à Droyes, entre Reims et Nancy, à vingt kilomètres de Saint-Dizier, la ville la plus proche. Ce qui leur a permis de survivre à la crise laitière, c’est beaucoup de travail, peu d’investissements, peu de nouveaux outils, des emprunts limités. Cela signifie beaucoup d’intelligence et aussi s’user physiquement pour survivre ». Dossier de presse (sur Unifrance)

 » Petit Paysan parle de cette énorme contrainte qu’est la vie à la ferme : travailler sept jours sur sept, traire deux fois par jour, toute l’année, toute la vie. Et du rapport aux parents qui sont toujours là, le poids de cet héritage. Les gestes sont hyper-ritualisés, on va traire les vaches comme on va à la prière, le matin, le soir. Etre éleveur laitier, c’est un sacerdoce. Dossier de presse

« Le personnage [de Pierre] est différent de moi dans ses réactions et la manière dont il parle, mais la vie de Pierre est évidemment celle que j’aurais dû avoir si je n’avais pas décidé de faire du cinéma. Son rapport aux animaux, sa relation avec ses parents nous rapprochent. Le film est tourné chez mes parents, il y a dans l’exploitation de Pierre une trentaine de vaches, comme chez mes parents. Ma mère tient beaucoup à ses vaches : si une vache est malade, et que la soigner coûte très cher, elle le fera. Pierre est comme ça…. Mais c’est aussi une exploitation laitière, et la production est meilleure si on s’occupe bien des animaux. Il y a cette ambivalence : on aime ses animaux, c’est sincère mais on les exploite.

Pourquoi tourner chez vos parents ? C’était une obligation. Faire le film, c’était ma manière à moi de reprendre l’exploitation. Quand on a commencé à écrire, je n’y pensais pas parce que la ferme était toujours en activité. Mais après la retraite de mon père, ma mère est partie avec ses bêtes dans une autre exploitation. A partir du moment où on avait cette ferme vide, je me suis dit : « C’est le décor que je connais le mieux ». Dossier de presse