France Bleu : Qu’est-ce que le cinéma a apporté à la Lorraine ?

5 février 2022

Vianney Huguenot nous ouvre le livre captivant, « Le Grand est au cinéma », paru aux Presses Universitaires de Lorraine, signé Delphine Le Nozach et Violaine Appel, chercheuses en sciences de l’information à l’Université de Lorraine et à l’IUT Nancy-Charlemagne.

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Une scène du film Perdrix, au champ de roches à Barbey-Seroux. Le film est tourné dans les Vosges en 2019, avec Swann Arlaud, Maud Wyler et Fanny ArdantUne scène du film Perdrix, au champ de roches à Barbey-Seroux. Le film est tourné dans les Vosges en 2019, avec Swann Arlaud, Maud Wyler et Fanny Ardant

Le livre est un mélange inédit de balades dans notre région, de découverte de l’univers du cinéma et de recherche scientifique. A travers 75 films, les deux auteures nous montrent comment un film s’approprie un territoire, comment des lieux deviennent de véritables personnages de cinéma et en quoi le cinéma est un acteur de la réputation d’une région, à travers des paysages, des gens et des objets. Parmi ces 75 films, Vianney Huguenot en évoque trois. 1985, Andrzej Zulawski tourne « l’Amour braque », avec notamment Sophie Marceau et Francis Huster. La première scène se déroule à Nancy sur la place Thiers (aujourd’hui place Simone-Veil), une séquence loufoque avec quatre malfrats qui viennent de braquer une banque. On reconnaît la gare, la brasserie Excelsior et la tour Thiers.

La scène de "l'Amour braque", place Thiers à Nancy
La scène de « l’Amour braque », place Thiers à Nancy

Dans le livre, pas de photos mais des dessins des scènes de films, tous en noir et jaune, ce qui donne une belle unité au livre. Autre film : Perdrix, tourné dans les Vosges en 2019, avec Swann Arlaud, Maud Wyler et Fanny Ardant. On y voit à un moment une bande de nudistes déferler dans les rues de Plombières les Bains, mais ce n’est pas un porno, c’est une très belle comédie romantique. Le choix de Plombières n’est pas anodin, le réalisateur Erwan le Duc raconte « qu’il y avait un peu une mythologie autour de plombières, ma grand-mère me disait qu’elle avait vu un jour Jacques Brel au casino. En repérage, j’avais l’impression d’entrer dans le décor du film ». Autre décor, autre réalisateur, Jean-Pierre Mocky tourne « L’albatros » en 1971 à Sarreguemines. Sur le coup, Mocky joue de malchance. Bourvil devait tenir le premier rôle et meurt quelques semaines avant le début du tournage, en septembre 70, et en novembre 70, celle qui avait accepté le 1er rôle féminin, Jane Fonda, est arrêtée aux États-Unis pour trafic de drogues. Rien qui ne douche l’enthousiasme de Mocky pour la Lorraine qui disait en 1971 à un journaliste du Républicain Lorrain : « Je trouve que les paysages lorrains et alsaciens répondent parfaitement à ma conception du roman noir. Les américains choisissent New York ou San Francisco, décors naturels pour le genre. En France, il faut autre chose, des maisons lourdes, une atmosphère brumeuse, des ciels gris, du vent, de la pluie, et le nord et l’est répondent à ces critères naturellement. Ce sont des régions très attachantes et mystérieuses ». Un hommage à double détente mais un bel hommage tout de même.         

La même scène de "L'amour braque", en dessin dans le livre de Delphine Le Nozach et Violaine Appel.
La même scène de « L’amour braque », en dessin dans le livre de Delphine Le Nozach et Violaine Appel.
Le livre est préfacé par Philippe Claudel, ici sur le tournage de "Il y a longtemps que je t'aime", tourné à Nancy en 2008, avec Kristin Scott-Thomas et Elsa Zylberstein. Photo Est Républicain
Le livre est préfacé par Philippe Claudel, ici sur le tournage de « Il y a longtemps que je t’aime », tourné à Nancy en 2008, avec Kristin Scott-Thomas et Elsa Zylberstein. Photo Est Républicain

France Bleu

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