- Nationalité : française
- Année de production : 1987
- Casting : Pascale Rocard, Cris Campion, Eric Wapler
- Réalisateur : Jean-Pierre Denis
- Scénaristes : Jean-Pierre Denis, Hubert Aupetit, Françoise Dudognon, Christian Faure
- Production : Baccara Productions, Selena Audiovisuel, Palmyre Productions
- Distribution : Acteurs Auteurs Associés (AAA)
- Synopsis :
Hiver 1869. Afin de sauvegarder la ferme familiale, Pierre Naboulet vend contre quelques pièces d’or son numéro de conscrit pour qu’Arnaud Florent, le fils d’un notable qui en a tiré un mauvais échappe au service militaire. C’est la mort dans l’âme qu’il quitte Sauvignac, son village, sa famille et surtout Henriette, sa fiancée. A Reims, il apprend le métier de soldat, quand, au cours de l’été 1870, la guerre éclate. Pierre se retrouve sur le front en Alsace où il échappe au massacre qui anéantit l’armée française. Errant dans la campagne alsacienne à la recherche des troupes françaises, il rencontre un enfant perdu dont il devient l’ami bien qu’ils ne parlent pas la même langue. Pendant ce temps à Sauvignac on reste sans nouvelles. Et, chaque semaine, la liste des morts s’allonge. En cherchant à s’enfuir dans une barque, Pierre est grièvement blessé par des soldats prussiens. La barque où ils se sont réfugiés les entraîne loin des hostilités; ils s’endorment. Un homme sur la rive aperçoit la barque échouée, avec l’enfant au côté du corps inanimé de Pierre. Il décide le petit garçon à le suivre car les troupes prussiennes arrivent et renvoie la barque au gré du courant, avec Pierre à son bord. L’homme, qui est colporteur, veut aller dans le sud. C’est ainsi qu’il se retrouve à Sauvignac avec l’enfant où leur venue provoque la folie meurtrière d’un groupe de villageois qui les a pris pour des espions prussiens. Seul l’enfant est sauvé in extremis d’un incendie. Henriette venue à leur secours, a découvert le lien qui lie l’enfant et Pierre. Il sera adopté par sa famille. Loin de là, tandis qu’Arnaud endosse l’uniforme pour le retrouver, la barque de Pierre dérive.
« J’habite Haute-Pierre en Alsace. Ils cherchaient quelqu’un pour le tournage ; Ils ont fait une annonce dans le journal. Ma mère a répondu. On lui a téléphoné. J’ai eu rendez-vous à 10 heures le lendemain matin. J’ai fait des essais dans un bureau. Le cinéaste, Jean-Pierre Denis, m’a aussi filmé en extérieur. On était trois cents candidats, je crois. Et moi, ça a marché… »
Frédéric Mayer, propos recueillis par Gérard Fénéon [Républicain Lorrain du 10 mai 1987]
« Le premier jour du tournage Frédéric s’est levé comme s’il allait en classe. Pas plus surexcité ni plus angoissé. Au retour il ne parlait jamais du film. Il trouvait qu’à l’école les questions de ses camarades l’embêtaient suffisamment comme ça. Il a pris cette affaire comme un jeu mais dès le démarrage il voulait s’arrêter. Car, pour les besoins du film, il devait s’exprimer en alsacien dont il ne parle pas un seul mot dans la vie. Et puis ça s’est arrangé. Il ramenait ses dialogues à la maison pour les apprendre par cœur en phonétique. C’est devenu une expérience intéressante pour lui comme pour moi. J’aimerais bien qu’il continue dans le cinéma … »
Mme Danielle Mayer, , propos recueillis par Gérard Fénéon [Républicain Lorrain du 10 mai 1987]
Présence de la région Grand Est dans le film :
- scènes à Climbach et Rott (Bas-Rhin)
- scènes tournées à Bitche (Moselle)
- scènes tournées dans les Vosges
Le film glisse de la Dordogne à l’Alsace et de l’Alsace à la Dordogne, à travers les forêts, pendant la guerre de 1870. Flux et reflux dans un monde rural frappé par la folie et par la grenaille. Il décrit la rencontre entre un enfant perdu et un soldat égaré au milieu des charges de cuirassiers, des canons et des chevaux enivrés par l’odeur du sang. Le film a été tourné en partie dans les Vosges du Nord et à Bitche pour quelques séquences, à l’intérieur d’une caserne.