L’Aventure des Marguerite

  • Nationalité : française
  • Année de production : 2020
  • Casting : Alice Pol, Clovis Cornillac, Lila Gueneau, Nils Othenin-Girard
  • Réalisateur : Pierre Coré
  • Scénaristes : Alexandre Coffre, Pierre Coré, Stéphane Kazandjian
  • Production : Radar Films, La Station Animation
  • Distribution : Pathé Films

  • Synopsis :

    Marguerite et Margot ont toutes les deux douze ans, avec chacune sa famille, ses copains, ses problèmes… Et son époque. Car l’une vit en 1942 et l’autre en 2018. Mais c’est sans compter sur une mystérieuse malle magique qui les transporte chacune dans l’époque de l’autre. Margot et Marguerite ont un autre point commun : leur père n’est plus là, disparu en pleine 2ème Guerre Mondiale ou n’habitant plus à la maison. À 70 ans d’écart, elles se lancent dans une grande aventure pour retrouver leurs présents, explorant l’Histoire, mais aussi la mémoire de leurs familles.

Présence de la région Grand Est dans le film :

  • scènes tournées à Metz (Moselle) : Cimetière militaire de Chambière
  • scènes tournées à Xaronval (Vosges) : les scènes tournées évoquent un village, centre de détention de la zone interdite en 1942.
  • scènes tournées au lieu dit Le Thillot (Vosges) : Anciennes mines de cuivre
  • produit : madeleines de Commercy (Meuse)
  • mentions écrites : bus et tram Métis de Metz (Moselle), plaques d’immatriculation 57

    L’Aventure des Marguerite est l’adaptation de la bande dessinée de Vincent Cuvellier et Robin, publiée aux Editions Gallimard Jeunesse en 2009.

    Ce film a bénéficié du soutien à la production de la Région Grand Est, ainsi que le soutien d’Inspire Metz et le Conseil Départemental des Vosges dans le cadre du réseau de collectivités Plato (en partenariat avec le CNC). De l’implantation au tournage, le projet a été accompagné par le Bureau d’accueil des tournages de l’Agence culturelle Grand Est.

Tournage à Xaronval 

 

La jeune comédienne Lila Gueneau Lefas, notamment aperçue dans la série « Les témoins » (France 2) incarne ici deux personnages du récit : Margot et Marguerite. C’est également le cas de Clovis Cornillac qui joue les personnages de Laurent et Marcel dans deux époques différentes.

Les trois semaines de tournage en Grand Est se sont répartis sur deux territoires de collectivités du réseau Plato : Metz Métropole et le département des Vosges.
En raison du déroulement du récit sur deux époques, l’équipe de Pierre Coré a investi des lieux éclectiques tels la Place de la République à Metz, un centre commercial dans la zone du Technopôle, le cimetière militaire de Chambière, ou encore le « village 1900 » de Xaronval et les abords des anciennes mines de cuivre au Thillot.
Techniciens, comédiens et figurants locaux ont été mobilisés pour ces différentes séquences en Grand Est.

Tournage à Xaronval 

 

Joyeuse retraite

  • Nationalité : française
  • Année de production : 2019
  • Casting : Thierry Lhermitte, Michèle Laroque
  • Réalisateur : Fabrice Bracq
  • Scénaristes : Fabrice Bracq, Guillaume Clicquot
  • Production : Les Films Manuel Munz, SND Groupe M6
  • Distribution : SND Groupe M6

  • Synopsis :

    L’heure de la retraite est enfin arrivée pour Philippe et Marilou ! Ils s’apprêtent à réaliser leur rêve : partir vivre sous le soleil du Portugal. Au revoir le travail, au revoir la famille, au revoir les emmerdes ! Ils pensaient enfin être tranquilles… mais leur famille a d’autres projets pour eux !

« Moi j’adore Troyes, donc plus on connaît Troyes, plus on voit Troyes, plus je suis contente ».
Michèle Laroque, comédienne. Propos recueillis par France régions

Présence de la région Grand Est dans le film :

  • scènes tournées à Troyes (Aube) : gare
  • scènes à Vatry (Marne) et Méry-sur-Seine (Aube)
  • mentions sonores : « champagne », « quiche »
  • mentions écrites : plaque d’immatriculation 10, gare de Troyes
  • produit régional : la quiche, le journal « L’Est Éclair » (lu par Thierry Lhermitte)

Le film qui évoque la retraite perturbée d’un couple bourgeois a été quasi entièrement tourné dans la ville préfecture de l’Aube, Troyes, entre le 23 septembre et le 9 novembre 2018.

Dans le film, les personnages mangent de la quiche et consomment du champagne à plusieurs reprises (lors de la fête de leur départ à la retraite, lors d’un repas entre amis). Philippe (interprêté par Thierry Lhermitte) lit le journal « L’Est Éclair ».

Par ailleurs, le produit régional « la quiche » est utilisée pour créer un ressort comique : « la quiche » est le surnom donné à la belle fille du couple !

Michèle Larroque et Thierry Lhermitte en pleine action devant la gare de Troyes. / © France 3 Champagne-Ardenne

Une scène importante a été tournée à la garede Troyes. Celle-ci a demandé de nombreuses répétitions, avec la mise en place d’une grue pour tourner un incident avec leur gendre. La caméra devait traverser la voiture, ce qui a demandé une grande concentration. L’entrée principale de la gare a été bouclée une grosse partie de la journée. Mais les habitants étaient nombreux à se masser autour de la scène pour tenter un selfie ou une photo souvenir.

Hormis le parvis de la gare très reconnaissable, les 33 jours de tournage de ce premier film de Fabrice Bracq se sont déroulés quasiment tous dans l’agglomération troyenne.

Dans le film, le couple Laroque-Lhermitte habite dans une maison cossue, située au 21 rue Ambroise Cottet à Troyes. Dans laquelle plusieurs scènes ont été tournées.

La bonne épouse

  • Nationalité : française
  • Année de production : 2020
  • Casting : Juliette Binoche, Noémie Lvovsky, Marie Zabukovec, Yolande Moreau
  • Réalisateur : Martin Provost
  • Scénaristes : Martin Provost, Séverine Werba
  • Production : Les Films du Kiosque
  • Distribution : Memento Films Distribution

  • Synopsis :

    Depuis des années, l’école ménagère de Bitche, en Alsace, se donne pour mission de former ses jeunes élèves à devenir des femmes au foyer idéales. C’est la loi de l’époque : se marier et être au service d’un homme. À la veille des événements de mai 68, Paulette Van Der Beck, la directrice, secondée par sa belle-sœur Gilberte et sœur Marie-Thérèse, va voir toutes ses certitudes vaciller à la mort de son mari. Elle retrouve alors André, son premier grand amour…

Ce film a bénéficié du soutien à la production de la Région Grand Est (en partenariat avec le CNC), et de l’accompagnement du Bureau d’accueil des tournages Grand Est. Le logo Grand Est apparaît avant le début du générique du film.

Présence de la région Grand Est dans le film :

  • scènes dans les Vosges : Routes des Crêtes, La Bresse
  • scènes dans le Haut-Rhin : Hunawihr et Bergheim
  • mentions écrites : Boersch en Alsace, Forbach, cristallerie de Saint-Louis, plaque d’immatriculation 67 (voiture et bus), Banque Alsacienne de Crédit sur la façade du bâtiment, Ohnenheim sur Rhin sur le flanc de l’autobus, carte routière des Vosges avec mention d’Epinal, Dompaire, Bruyères, Plombières, Vittel, Contrexéville, Darney
  • mentions sonores : « Alsace », « Forbach », la « cristallerie de Saint-Louis », « Strasbourg », « schnaps », « Strasbourg », « route de Lispach », « Le Hohneck », « Le Haut de Falimont », « choucroute », « strudel », « Jeanne d’Arc »
  • placement de produit : Le journal Les Dernières Nouvelles d’Alsace, la vaisselle en faïence de Lunéville, le schnaps, la choucroute, strudel

La majeure partie du tournage s’est déroulé en Ile-de-France, dans le décor du pensionnat pour jeunes filles, et les quelques autres décors intérieurs. Cependant, l’histoire du film prend place en Alsace, où la production est donc naturellement venue tourner les séquences extérieures pour mettre en avant certains atouts des paysages lorrains du côté de La Bresse et de deux villages alsaciens. Unawihr et Bergheim ont ainsi accueilli le tournage deux jours chacun pour ces quelques séquences d’extérieur qui viennent ponctuer le film.

Dans les ruelles de Bergheim, les curieux ne voient pas grand-chose du tournage du film « La belle épouse ». Photo L’Alsace /Christelle DIDIERJEAN

Au tout début du film, un texte défile qui situe le contexte : l’action se déroule en Alsace « Boersch en Alsace, charmante bourgade célèbre pour ses remparts, ses vignobles et son fameux strudel ».
On voit à l’image des maisons à colombages et les forêts vosgiennes.

Image du film

Dans le film, un personnage dit à une élève de se taire car il est interdit de parler alsacien . De plus, beaucoup de noms des élèves sont à consonance alsacienne.
Le mari de la directrice lit les Dernières Nouvelles d’Alsace (même si la monstration à l’image n’est pas complète – on ne lit pas clairement » d’Alsace »).

Pendant tout le film, les personnages mangent dans de la vaisselle en faïence de Lunéville.

Image du film

Image du film

Image du film

Les spécialités culinaires alsaciennes sont aussi présentes dans le film. Par exemple, quand la directrice et son amant sont au restaurant, on leur sert une choucroute « bien de chez nous » qu’ils n’ont pas commandé et qui se trouve entre eux. Également, suspendu à une gouttière en train de se détacher, l’amant de la directrice qui essaie de la rejoindre lui donne la recette du strudel, apfel strudel pour lui prouver qu’il sait cuisiner et cela lui permet d’oublier sa peur.
Enfin, on voit une carte partant d’Alsace pour aller à Paris au moment du départ au salon des arts ménagers à Paris.
https://www.youtube.com/watch?v=hnZw_qlRMB8&list=PLbSXuVaqDKnByQf2UQwfYoLRHUGTtSJ9N&index=37

« Avec Séverine (Werba, la co-scénariste) nous avons très vite pensé à l’Alsace parce que c’est une région qui a beaucoup souffert de la Seconde Guerre mondiale. Une région éloignée, sauvage, comme l’était la Bretagne de mon enfance. »

« La Bonne Épouse pour moi n’est pas qu’une comédie, ou disons que c’est une comédie qui traite de choses sérieuses, l’émancipation des femmes. Paulette, directrice de l’école ménagère Van Der Beck, est coincée dans son propre rôle, puisque ce qu’elle enseigne n’est plus valable. En face d’elle, ses élèves commencent à affirmer leurs désirs. Elles veulent vivre pour elles-mêmes. Et quand Paulette retrouve son premier amour, elle est à son tour ébranlée par toutes ces forces qu’elle a réprimées en elle. C’est pourquoi la plupart des scènes avec André se passent en pleine nature, hors du carcan de son environnement très hiérarchisé. Je me rends compte, sans que ce soit vraiment conscient, que dans mes films la nature finit toujours par tenir une place particulière, ce n’est pas un simple décor. J’aime ces représentations qui relativisent le rôle de l’individu en lui donnant une position minuscule dans des paysages immenses, que ce soit chez Sempé, Hokusaï, ou Jérôme Bosch. Face au cosmos nos petits égos se réduisent à pas grand-chose, des particules. » Propos de Martin Provost – dossier de presse

DNA – 30 août 2019 (https://www.dna.fr/edition-de-colmar/2019/08/30/bergheim-sur-grand-ecran) : « La maison Schutzger, rue de la poudrière à Bergheim a fait partie d’une autre dimension pendant quelques jours. Pour les besoins du film de Martin Provost, La bonne épouse , la vieille demeure est devenue le temps de quelques jours, un bar épicerie des années 60. L’action se situe en Alsace, où les écoles ménagères formaient les femmes à devenir de bonnes épouses selon les critères alors en vigueur. Avec des premiers rôles importants comme Juliette Binoche, Yolande Moreau et Edouard Baer. Hélas aucun d’eux n’a été vu à Bergheim où ont été tournées certaines des dernières scènes du film.

Après quelques prises à Hunawihr, prévues vendredi et samedi, l’équipe présente, soit près de 50 techniciens et 6 comédiennes, s’éparpillera vers de nouveaux horizons. Une équipe qui s’est montrée ravie de l’accueil qui lui a été fait, de la mise à disposition de salles et de lieux de stockage. Il faut dire que la place centrale a été bloquée pendant une semaine, que le montage des décors s’est fait durant 15 jours dans l’ancienne caserne des pompiers, que la salle des votes est devenue salle de maquillage et que le point I s’est fait QG de l’opération. Peu de figurants ont été pris pour ces courtes scènes, Jean-Jacques Pfeiffer, Francis Kubler et Jean-Claude Flecher ont joué aux cartes dans l’épicerie sous la direction du metteur en scène. « Il faut être patient, dit Jean-Jacques, nous étions prêts en costume à 9 h du matin mais notre scène n’a été tournée que dans l’après-midi ». Une belle expérience pour lui qui a apprécié l’ambiance sympathique et hors du commun. »

Perdrix

  • Nationalité : française
  • Année de production : 2019
  • Casting : Swann Arlaud, Maud Wyler, Fanny Ardant
  • Réalisateur : Erwan Le Duc
  • Scénaristes : Erwan Le Duc
  • Production : Domino Films
  • Distribution : Pyramide Distribution

  • Synopsis :

    Pierre Perdrix vit des jours agités depuis l’irruption dans son existence de l’insaisissable Juliette Webb. Comme une tornade, elle va semer le désir et le désordre dans son univers et celui de sa famille, obligeant chacun à redéfinir ses frontières, et à se mettre enfin à vivre.

« Pour moi, il y avait un peu une mythologie autour de Plombières, ma grand-mère me disait qu’elle avait vu un jour Jacques Brel au casino. En repérage, j’avais l’impression d’entrer dans le décor du film.

Dès le début du  l’écriture du scénario, il était évident pour moi de tourner dans les Vosges. »

Erwan Le Duc, réalisateur du film

Présence de la région Grand Est dans le film :

  • scènes à Plombières-les-bains (Vosges) : rues du centre-ville
  • scènes au Lac des Corbeaux, à la Bresse (Vosges)
  • scènes dans la forêt des Vosges
  • le blason de la Lorraine sur l’uniforme des gendarmes
  • mentions écrites : Livo, lignes vosgiennes, sur le flanc d’un autobus ; panneaux indicateurs (dans Plombières les bains) mentionnant les directions du Val d’Ajol (88), Vesoul (Haute-Saône), Saint-Loup (Haute-Saône), Remiremont (88) ; plaque d’immatriculation de voiture avec numéro 88 ; inscription « classe Basse/Rupt Gerbamont »
  • mention sonore : « (la) radio des Vosges »
  • spécialité culinaire : tartines à la confiture de myrtille

Le film a été entièrement tourné à Plombière-les-bains et aux alentours (Vosges). Le Lac des Corbeaux bénéficie d’une belle présence à l’image et constitue également l’arrière-plan de l’affiche du film.

Par ailleurs, le blason de la Lorraine, cousu sur l’uniforme des gendarmes, est vu à plusieurs reprises tout au long du film. Ce placement visuel contextualise l’action diégétique.

Ancrage géographique est appuyé également par des références au territoires : les personnages mangent des tartines à la confiture de myrtilles et une scène montre la reconstitution des scènes de guerre de la seconde Guerre Mondiale.

Pour l’anecdote, sur une enveloppe postale, il y a une mention pour le « Lycée Notre Dame de la Persévérance à Colmar », adresse qui n’existe pas dans la réalité.

Crédit : © Pyramide Distribution

Crédit : © Domino Films

Ce film a bénéficié du soutien du Conseil départemental des Vosges, ainsi que de la Communauté d’agglomérations d’Epinal membre du réseau PLATO (en partenariat avec le CNC), du soutien à la production de la Région Grand Est (en partenariat avec le CNC), ainsi que de l’accompagnement du Bureau d’accueil des tournages Grand Est.

Perdrix a entièrement été tourné dans les Vosges : Communauté d’Agglomération d’Épinal, La Bresse, Plombière-les-Bains, Gérardmer.

L’un des scènes les plus emblématiques du film a pour cadre les rues plombinoises. Photo VM/Jérôme HUMBRECHT

Le tournage a également eu lieu à Gérardmer et Golbey. Photo VM/Jérôme HUMBRECHT

Le fabuleux destin d’Amélie Poulain

  • Nationalité : France
  • Année de production : 2001
  • Casting : André Dussollier, Audrey Tautou, Mathieu Kassovitz
  • Réalisateur : Jean-Pierre Jeunet
  • Scénaristes : Jean-Pierre Jeunet, Guillaume Laurant
  • Production : France 3 Cinéma, StudioCanal, Tapioca Films
  • Distribution : UFD

  • Synopsis :

    Amélie, une jeune serveuse dans un bar de Montmartre, passe son temps à observer les gens et à laisser son imagination divaguer. Elle s’est fixé un but : faire le bien de ceux qui l’entourent. Elle invente alors des stratagèmes pour intervenir incognito dans leur existence. Le chemin d’Amélie est jalonné de rencontres : Georgette, la buraliste hypocondriaque ; Lucien, le commis d’épicerie ; Madeleine Wallace, la concierge portée sur le porto et les chiens empaillés ; Raymond Dufayel alias « l’homme de verre », son voisin qui ne vit qu’à travers une reproduction d’un tableau de Renoir. Cette quête du bonheur amène Amélie à faire la connaissance de Nino Quincampoix, un étrange « prince charmant ». Celui-ci partage son temps entre un train fantôme et un sex-shop, et cherche à identifier un inconnu dont la photo réapparaît sans cesse dans plusieurs cabines de Photomaton.

Présence de la région Grand Est dans le film :

  • Boîte de Bergamottes de Nancy de Lefèvre Georges

Dans le film, Amélie tombe fortuitement sur les souvenirs d’enfance d’un petit garçon, souvenirs bien cachés dans une ancienne boîte de Bergamottes de Nancy. Rouge et or, elle est décorée de chardons, de croix de Lorraine et des grilles de Jean Lamour (Place Stanislas). À l’intérieur, Amélie y découvre une figurine de cycliste, une photographie du joueur de football Just Fontaine, un jeu de cartes, un couteau, quelques billes, etc. Ces trésors seraient des clins d’œil aux années d’études du réalisateur.

Jean-Pierre Jeunet passe une partie de son enfance à Nancy. Nous sommes dans les années 50, le petit Jean-Pierre s’approprie alors une boîte de Bergamottes de Nancy de la Maison Lefèvre Georges et y cache précieusement ses trésors d’enfant. Livre d’aventure, sifflet, billes, cycliste en plomb… Lors de l’écriture du scénario du « Fabuleux Destin d’Amélie Poulain », il se rappelle ce trésor qu’il a toujours jalousement conservé et a l’idée de faire de cette boîte métallique une actrice du film : ce sera la boîte au trésor d’enfance de Dominique Bretodeau, qu’Amélie découvrira un 30 août 1997, jour du décès accidentel de Lady Diana, à la quatorzième minute du film, cachée derrière une plinthe de sa salle de bain. Cette boîte de Bergamottes de Nancy va changer sa vie !

Capture du film

Capture du film

Jean-Pierre Jeunet a conservé de Nancy de précieux souvenirs d’enfance semés dans ses films et une vocation pour le cinéma qu’il a su bien exploiter plus tard… ER/Alexandre MARCHI

L’enfance de Jeunet dans une petite boîte rouillée…

Par Lysiane GANOUSSE 25 juil. 2019 – Est Républicain

« L’air de rien, cette petite boîte est passée à la postérité cinématographique par la grâce d’un sourire, celui d’Audrey Tautou. Mais surtout par celle d’un souvenir, celui du réalisateur du film. Nul besoin d’être grand clerc pour supposer en effet que le petit garçon en question s’appelait Jean-Pierre. Et qu’une fois devenu grand, il répond surtout au nom de Jeunet, réalisateur en 2001 de ce film mythique aux 30 millions de spectateurs : le « Fabuleux Destin d’Amélie Poulain ». Depuis Roanne (dans la Loire) où il est né en 1953, Jean-Pierre Jeunet a bien vite débarqué à Nancy, où il laissa pousser son enfance, rue Patton, puis ses rêves d’adolescence.

Un poisson rouge suicidaire

Or de cette jeunesse lorraine, il a égrainé quelques traces à l’écran, à commencer par cette scène « tragique » d’un p’tit gars dont les poches crevées dispersent toute sa collection de billes fraîchement gagnées. Scène dont Jeunet racontait dans nos colonnes, en 2001, avoir été le témoin privilégié dans la cour d’école… Stanislas. Et que dire de ce poisson rouge considéré comme suicidaire pour sa propension à s’éjecter obstinément hors de son bocal ? C’était le poisson familial, acheté à la foire du cours Léopold, que la famille Jeunet tentait régulièrement de sauver lorsque l’animal s’autoprojetait sur les carreaux de la cuisine. Le petit Jean-Pierre finit d’ailleurs par le libérer dans le bassin du square Blondlot.

Que reste-t-il donc alors de son enfance nancéienne, peut-on s’interroger à présent. La réponse est peut-être à chercher dans une citation du Fabuleux Destin : « L’enfance, tout ce qu’il en reste, ça tient dans une petite boîte rouillée… » Qui sent la bergamote, le houblon et le sapin vosgien… »

Nos patriotes

  • Nationalité : France
  • Année de production : 2016
  • Casting : Marc Zinga, Alexandra Lamy, Pierre Deladonchamps
  • Réalisateur : Gabriel Le Bomin
  • Scénaristes : Gabriel Le Bomin
  • Production : Vertigo Productions, France 3 Cinéma, La Vérité Production
  • Distribution : Paname Distribution

  • Synopsis :

    Après la défaite française de l’été 1940, Addi Ba, un jeune tirailleur sénégalais s’évade et se cache dans les Vosges. Aidé par certains villageois, il obtient des faux papiers qui lui permettent de vivre au grand jour. Repéré par ceux qui cherchent à agir contre l’occupant et qui ne se nomment pas encore « résistants », il participe à la fondation du premier « maquis » de la région.

« Cet environnement concret nous donnait la responsabilité d’être fidèles à l’émotion et au message que ce film peut transmettre. Il fallait aussi respecter la mémoire de ceux et celles qui ont vécu cette période et qui la revivront peut-être à travers nous… […] se retrouver sur les lieux mêmes où les choses se sont déroulées a amené un supplément d’âme qui nous aide à rendre cette émotion palpable au spectateur… »

Gabriel Le Bomin (Dossier de presse du film)

« On avait vraiment envie de rester en France pour raconter cette histoire française et d’avoir une vérité des décors et de tourner carrément dans les décors où ça s’est passé »

Gabriel Le Bomin, Est Républicain 12 juin 2017

Présence de la région Grand Est dans le film :

  • scènes à Gérardmer, Granges-sur-Vologne, Corcieux, Mandray, Fraize, Épinal, Senones, Rambervillers et au fort d’Uxegney (Vosges)
  • scènes à Nancy (Meurthe-et-Moselle) : le Palais du Gouvernement (extérieur et intérieur), la rue des Écuries, la place Carrière, le parc de la Pépinière, la basilique Saint-Epvre
  • scène de schlitte, tradition vosgienne à deux reprises dans le film
  • produit régional : un bocal de mirabelles sur le buffet dans la cuisine de la ferme
  • mentions écrites : « 52 Bruyères » sur une caisse en bois dans la grange, carte routière des Vosges (on lit Xertigny et le début de Remirmont), « Vendredi 8, le train entrera en gare d’Epinal à 6 heures » sur un carton sorti d’une enveloppe, « fort d’Uxegney » en façade du fort, « Addi Bâ a été exécuté le 18 décembre 1943 à Epinal »
  • mentions écrites particulières : les listes de noms, d’adresses et professions de personnes juives – Mentions de « La Bresse », « Cornimont », « Faucompière », « La Forge », « Grandvilliers », « Pierrefitte », « Relanges », « Saint Vallois »
  • mentions sonores : accent vosgien prononcé, « Jeanne d’Arc », « combat dans la Meuse », la mirabelle, la mibne du Thillot, la confiture de myrtilles, le Palais de justice de Nancy

Nos patriotes a été tourné dans les Vosges notamment à Gérardmer, à Granges-sur-Vologne ou à Corcieux. D’ailleurs, de nombreuses scènes du film sont tournées dans la forêt vosgienne : sapins, nuages, brouillard, sous-bois, « maquis de la délivrance », ferme typique isolée… ainsi que dans une scierie.

Capture du film

Capture du film

Capture du film

Pour les scènes de schlittage, très réalistes et filmées à la manière d’un documentaire, les Hattatos (Association de sauvegarde du patrimoine culturel et artisanal) ont participé en initiant l’acteur principal (Marc Zinga) à cette technique ancestrale du massif vosgien.

Capture du film

Capture du film

De nombreuses scènes se déroulent au Fort d’Uxegney dans les Vosges.

Capture du film

Capture du film

Capture du film

Fort d’Uxegney. Photographie Michel Conraud

Fort d’Uxegney. Photographie Michel Conraud

Fort d’Uxegney. Photographie Michel Conraud

Par ailleurs, le film dévoile quelques scènes à Nancy (Meurthe-et-Moselle). La ville a été choisie pour certains extérieurs et pour le Palais du Gouvernement transformé en Kommandantur.

Capture du film

Capture du film

Lors des préparatifs, Gabriel Le Bomin a également repéré la rue des Écuries, entre la place Carrière et le parc de la Pépinière, pour ses passerelles métalliques ainsi que les rues avoisinant la basilique Saint-Epvre. Pour le réalisateur, c’est un quartier ancien  dont le décor n’a pas beaucoup bougé depuis la guerre. Ainsi, ces rues ont accueilli la scène du début du film dans laquelle l’institutrice (Alexandra Lamy) fait savoir au fuyard qu’il ne peut pas errer dans une zone occupée sans papiers. A plusieurs reprises dans le film, les personnages évoquent la région en tant que « zone interdite, région directement annexée au Reich » ou encore en tant que « zone occupée ».

Marc Zinga et Alexandra Lamy tournent dans l’escalier menant au chevet de Saint-Epvre. Photo Cédric JACQUOT2 /2

Capture du film

Capture du film

Capture du film

Marie, personnage interprété par Louane, habite rue des écuries, à Nancy. Addi Bâ la rejoint de nuit en traversant la passerelle métallique entre le parc de la Pépinière et la maison.

Capture du film

Capture du film

Capture du film

Capture du film

La vie et rien d’autre

  • Nationalité : France
  • Année de production : 1989
  • Casting : Philippe Noiret, Sabine Azéma
  • Réalisateur : Bertrand Tavernier
  • Scénaristes : Jean Cosmos et Bertrand Tavernier
  • Production : Hachette Première, AB Films, Little Bear et Films A2
  • Distribution : UGC

  • Synopsis :

    1920. La Première Guerre mondiale est achevée depuis deux ans. La France panse ses plaies et se remet au travail. Dans ce climat, deux jeunes femmes d’origines sociales très différentes poursuivent le même but, retrouver l’homme qu’elles aiment et qui a disparu dans la tourmente. Leur enquête les conduit à la même source d’information, le commandant Dellaplane. Du 6 au 10 novembre 1920, Irène, Alice, le commandant se croisent, s’affrontent et finalement apprennent à se connaître…

Présence de la région Grand Est dans le film :

  • scènes à Verdun (Meuse) : le théâtre, la préfecture, les rues du centre-ville et la Citadelle
  • scène à Thonnance-les-Moulins (Haute-Marne) : le tunnel
  • scène à Dommartin-le-Franc  (Haute-Marne)
  • scène à Epizon (Haute-Marne)
  • scène à Dugny-sur-Meuse (Meuse) : l’église
  • scènes au château de Vitry-la-ville (Marne)
  • produits régionaux : le journal Le Réveil de la Meuse,  l’alcool de mirabelle, une bouteille de champagne Mercier (Épernay)
  • mentions sonores : “Vittel” (Vosges), “la Citadelle de Verdun” (Meuse), « Il a fait la Champagne, l’Alsace, Verdun », Reims (Marne), les hauts-fourneaux de Thionville », « champagne », la ligne « Maginot »
  • mention écrite : ardoise dans la gare « le train de Saint-Dié » (Vosges), « Est » sur un Wagon de train, sur la casquette et l’uniforme d’un employé ferrovière, « Villotte » (Vosges) sur un chariot

Dans le film, le théâtre de Verdun est transformé en service de l’armée dirigé par le commandant Dellaplane (Philippe Noiret), chef du bureau des recherches militaires chargé d’éclaircir les disparitions et de donner une identité aux blessés qui ont perdu la mémoire. Un Verdun de 1920, en pleine reconstruction au terme de la Première Guerre mondiale et de l’enfer de la plus célèbre bataille de son histoire.

Lors d’un dîner, le commandant Delaplane et Irène De Courtil dégustent une coupe de champagne Mercier. La bouteille est posée sur la table entre eux.

Retrouvez la Masterclass au lycée avec Bertrand Tavernier autour de « La vie et rien d’autre« .

Philippe Noiret et Sabine Azéma ont tourné dans « La Vie et rien d’autre » de Bertrand Tavernier. Sorti en 1989 il a été filmé en partie dans la Cité de la Paix. Photo DR

Bertrand Tavernier sur le tournage à Verdun. Est Républicain

Le film a obtenu plusieurs récompenses : César 1990 du meilleur acteur pour Philippe Noiret, César de la meilleure musique pour Oswald d’Andrea, Prix du cinéma européen en 1990 – Prix Spécial du Jury et Meilleur acteur pour Philppe Noiret, BAFTA 1990 – Meilleur film en langue étrangère.

Henry

  • Nationalité : France
  • Année de production : 2010
  • Casting : Kafka, Élise Larnicol, Bruno Ricci
  • Réalisateur : Pascal Rémy et Francis Kuntz
  • Scénaristes : Pascal Rémy et Francis Kuntz
  • Production : Les Films en Hiver, Canal +, CinéCinéma et Comédie !
  • Distribution : Shellac Distribution

  • Synopsis :

    Henry ne peut s’en empêcher : il faut qu’il truande, qu’il magouille, qu’il complote… Il n’y peut rien, c’est sa nature ! Coups tordus, compromissions, mensonges, trahisons sont le quotidien de ce guitariste de bal populaire de province. Et rien ne le répugne : faire interner sa sœur dépressive, spolier la mère éplorée d’un ami décédé, se compromettre avec un parti d’extrême droite…

Une production soutenue par la région Lorraine, le CNC, Procirep et Angoa-Agicoa

Présence de la région Grand Est dans le film :

  • scènes à Nancy (Meurthe-et-Moselle) : la place Stanislas, le parc de la Pépinière, la place Dombasle, le restaurant « L’Arrosoir », le Grand Hôtel de la Reine, la rue Stanislas, le cimetière de Préville, etc.
  • scènes à Tomblaine (Meurthe-et-Moselle)
  • produit régional : bouteille d’alcool de mirabelle
  • mention écrite : panneau de circulation « Metz » (Moselle)
  • mention sonore : “Pont-à-Mousson” (Meurthe-et-Moselle), “Nancy” (Meurthe-et-Moselle)

Choisie par Pascal Rémy et Francis Kuntz pour leur film Henry, Nancy constitue le décor de la grande majorité des scènes du film. Ce cadre apporte du corps à la diégèse et au personnage principal.

Les réalisateurs campent un personnage magouilleur, menteur et méchant. Henry Colo (Francis Kuntz dit Kafka) tient un magasin de musique rue Stanislas en plein cœur de la ville. Il est guitariste pour des bals de provinces et, en parallèle, monte des arnaques bancales en profitant de la naïveté des gens. Pendant tout le film, nous suivons ce personnage et ses proches.

Capture du film.

Des scènes-clés du film se déroulent sur la place Stanislas de Nancy, place emblématique de la ville. Le spectateur peut donc découvrir la place après ses travaux d’embellissement, organisés pour le 250e anniversaire de son inauguration. La place est embellie, réservée au piéton ; le pavage est d’origine (pavage clair avec diagonales foncées qui structurent l’espace). Francis Kuntz et Pascal Rémy posent leur caméra directement sur la place et tapissent l’image filmique. Dans ces séquences, Henry cherche à revendre une guitare de grande valeur qu’il a subtilisée à la mère d’un de ses amis défunt. Un client potentiel réside au Grand Hôtel de la Reine en bordure de la place. Des plans larges exposent les bâtiments, la célèbre statue de Stanislas Leszczynski puis la façade de l’établissement hôtelier. La scène se poursuit dans les pièces intérieures de l’hôtel, un décor conforme à la réalité.

Capture du film.

L’intérieur du Grand Hôtel de la Reine. Capture du film.

Les cinéastes insistent sur la localisation de la diégèse tant dans la bande-son qu’à l’image : dialogues, panneaux directionnels, plaques d’immatriculation 54, divers endroits de Nancy. Henry Colo, surnommé « l’alcoolo de Nancy », boit de l’alcool de mirabelle, joue de la musique à la fête de la mirabelle, se rend à Metz, parle de Pont-à-Mousson. Manifestement, la localisation géographique de l’histoire a été pensée dès son écriture si bien que « les vagabondages dans Nancy sonnent à chaque pas comme un hommage à la ville » (La Semaine). Le film a été tourné « en cinq semaines » à Nancy, durant l’automne 2009.

Le parc de la Pépinière à Nancy. Capture du film.

Main dans la main

  • Nationalité : France
  • Année de production : 2012
  • Casting : Valérie Lemercier, Jérémie Elkaïm, Béatrice de Staël
  • Réalisateur : Valérie Donzelli
  • Scénaristes : Valérie Donzelli, Jérémie Elkaïm, Gilles Marchand
  • Production : Rectangle Productions, Wild Bunch, France 3 Cinéma, Scope Pictures
  • Distribution : Wild Bunch Distribution, Moving Turtle

  • Synopsis :

    Quand Hélène Marchal et Joachim Fox se rencontrent, ils ont chacun des vies bien différentes. Hélène dirige la prestigieuse école de danse de l’Opéra Garnier, Joachim, lui, est employé d’un miroitier de province. Mais une force étrange les unit. Au point que, sans qu’ils puissent comprendre ni comment, ni pourquoi, ils ne peuvent plus se séparer.

« Commercy est une commune située dans le département de la Meuse. La Meuse c’est la région de mon enfance. J’y ai passé toutes mes vacances petite car mes grands-parents (maternels et paternels) habitaient là-bas. Je connais bien les paysages lorrains et leur lumière, qui en automne sont vraiment magnifiques. Cela me faisait plaisir de retourner là-bas et de faire ainsi découvrir cette région à travers le film, région qui était si chère à ma mère ».

Valérie Donzelli (Dossier de presse du film)

« J’avais envie de montrer la beauté de la Lorraine ».

Valérie Donzelli – Est Républicain 23 novembre 2012 – Patrick Tardit

Une production soutenue par la région Lorraine.

Présence de la région Grand Est dans le film :

  • scènes à Commercy (Meuse) : l’avenue Stanislas, le château Stanislas, l’établissement « À la Cloche Lorraine », le passage Saint-Patrice, la rue de la Paroisse, l’avenue Voltaire, la place du Fer à Cheval, la rue Colson, la rue du Dr Boyer, etc.
  • plans sur les côtes de Meuse
  • stock-shots sur la campagne meusienne
  • produit régional : boîte individuelle avec une Madeleine Royale de Commercy (Meuse) à l’intérieur
  • mentions écrites : boîtes postales « Commercy » et « Void-Vacon » (Meuse)
  • mentions sonores : “Commercy” , « né à Bar-le-Duc, 55 Meuse » , « Il faut que je rentre / Où ça ? / A Commercy / La ville des madeleines ? / Commercy, chic on va manger des madeleines ! »

Dans son film, Valérie Donzelli campe des personnages très différents qui ne pourront plus se séparer. Hélène Marchal (Valérie Lemercier), parisienne jusqu’au bout des ongles, rencontre Joachim Fox (Jérémie Elkaïm), originaire de Commercy (Meuse). Les deux premières séquences montrent les différences entre les protagonistes. Jojo apparaît sur un skateboard dans la forêt meusienne, au cœur d’une nature automnale vaste et calme. L’image est balayée de droite à gauche : nous découvrons un court plan de la tour Eiffel autour de laquelle volent une douzaine de pigeons. Ces vols en toute liberté vont contraster avec le plan suivant. Hélène et Constance (Béatrice de Staël) se confient l’une à l’autre, coincées dans un recoin exigu de l’opéra Garnier, filmées à contre-jour devant les grilles en fer forgé. Immédiatement, nous voyons en Jojo l’authenticité et la liberté alors que le personnage d’Hélène semble compliqué et complexé. Le spectateur fait connaissance des deux personnages principaux dès le début du film mais découvrira Jojo en profondeur lors des scènes se déroulant dans sa famille, à Commercy. La réalisatrice s’exprime sur le tournage de ces séquences difficiles à mettre en scène : « Je ne voulais pas jouer la province contre Paris, encore moins me moquer de cette famille, aux antipodes du monde d’Hélène. C’est délicat de ne pas avoir l’air de juger lorsque la majorité du film suit d’autres personnages qu’eux : en l’occurrence, Hélène et Jojo, à Paris ». Ici, les origines familiales de Joachim conditionnent son statut social qui vient en opposition à celui de son binôme Hélène (Valérie Lermercier), bourgeoise parisienne.

Par ailleurs, elle présente Commercy comme « la ville des madeleines ». Dès leur arrivée dans la ville, les Parisiennes du film se rendent au magasin « À la cloche lorraine », ancienne adresse de production du célèbre gâteau. La madeleine symbolise le territoire commercien et matérialise les racines familiales de Joachim. Dans la séquence finale, Joachim a déménagé pour New York ; il est donc loin de chez lui. Pour annoncer la naissance de son fils, sa sœur (Valérie Donzelli) lui adresse un petit colis : une madeleine « Royale » emballée individuellement et présentée dans sa boîte en bois au décor traditionnel. La réalisatrice met en scène un produit régional pour créer une allégorie de l’identité territoriale de son personnage.

Valérie Donzelli a sa « Madeleine », évidemment celle de Commercy, évoquée dans son film. « C’est vraiment le gâteau que je mangeais au goûter », se souvient l’enfant de Lorraine (elle est née à Épinal). « La ville de Commercy s’est pliée en quatre pour nous aider, c’est la moindre des politesses que de montrer un film là où on l’a tourné », dit-elle. Ce soir, des spectateurs reconnaîtront « la ville des Madeleine » donc, Heudicourt, les pompiers de Vigneulles-lès-Hattonchâtel, la Poste de Commercy (Valérie joue une factrice), ou ces routes de la Meuse sur lesquelles Jérémie Elkaïm, fait du skate… (sources : Est Républicain)

Il y a longtemps que je t’aime

  • Nationalité : France
  • Année de production : 2008
  • Casting : Kristin Scott Thomas, Elsa Zylberstein, Serge Hazanavicius
  • Réalisateur : Philippe Claudel
  • Scénaristes : Philippe Claudel
  • Production : UGC YM, Integral Film, France 3 Cinéma, UGC Images, Sofica UGC 1 et Sofica Soficinéma 4
  • Distribution : UGC Distribution

  • Synopsis :

    Pendant 15 années, Juliette n’a eu aucun lien avec sa famille qui l’avait rejetée. Elle retrouve sa jeune sœur Léa alors que la vie les a violemment séparées. cette dernière l’accueille chez elle avec son mari Luc, son beau-père et leurs fillettes.

« Nancy est une ville magnétique ! »

Philippe Claudel (Propos recueillis pour L’Express le 8 janvier 2010)

« Cette histoire devait se passer en province, je n’aurais pas pu l’imaginer ailleurs, ni la tourner ailleurs. Le fait que le tournage se soit passé presque entièrement à Nancy était pour moi indispensable. Il y allait de la crédibilité totale du projet. »

Philippe Claudel (Dossier de presse officiel du film)

« Comme Nancy et la région ont été partenaires, moi j’étais très heureux. Ça me permettait d’être dans des endroits que j’aime, que je connais très bien, de faire travailler aussi des gens de la région […] Ça me permettait aussi de dessiner une sorte d’autobiographie. Les lieux que j’ai choisis sont tous des lieux qui ont un sens dans ma vie […] Tous les lieux qui ont été choisis, ou qui sont seulement aperçus, témoignent un peu comme cela d’une histoire personnelle. »

Philippe Claudel (Propos recueillis par Benoît Thevenin le 20 mars 2008)

Une production soutenue par la région Lorraine, la ville de Nancy, la Communauté Urbaine du Grand Nancy

Présence de la région Grand Est dans le film :

  • scènes à Nancy (Meurthe-et-Moselle) : le campus Lettres et Sciences Humaines et Sociales (Université de Lorraine), le parc de la Pépinière, la piscine Nancy-Thermal, le musée des Beaux-Arts, le cinéma Caméo Saint-Sébastien, la place d’Alliance, la place Stanislas, plusieurs restaurants dont la brasserie « L’Excelsior » et « Le Grand Café Foy », de nombreux bars et cafés de la ville, des rues du centre-ville telles la rue Saint-Jean, la rue Gilbert, la rue Stanislas et la rue Pierre Fourier
  • scène à Goin (Moselle) : l’aéroport Nancy-Metz
  • scènes à Nancy au Musée des Beaux-Arts (Meurthe et Moselle) : devant les tableaux « La Douleur » et « Jeune Nancéienne sous la neige », Emile Friant
  • mention écrite : inscription « Nancy » sur le tee-shirt de Luc (Serge Hazanavicius)
  • mentions sonores : “Lorraine”, “Nancy”, « ASNL… il n’y a pas plus supporter que moi »

Il y a longtemps que je t’aime se déroule entièrement à Nancy et dans les environs. À la fois insertion contextuelle et qualifiante, la ville accueille la plupart des scènes, construit l’identité des personnages et implante la narration dans un décor clairement affiché.

En effet, le film fourmille de scènes où le spectateur explore la ville à l’instar du personnage de Juliette. En effet, ce personnage (interprété par Kristin Scott Thomas) arrive en Lorraine au début du film invité par sa sœur Léa (Elsa Zylberstein) et ne connait pas la ville. Léa enseigne au campus Lettres et Sciences Humaines de Nancy ; deux scènes se passent au parc de la Pépinière ; les sœurs partagent un moment de complicité à la piscine Nancy-Thermal ; Juliette se promène dans le centre-ville de Nancy, visite le musée des Beaux-Arts et se détend dans plusieurs cafés de la ville.

Le réalisateur ne s’est pas contenté de placer uniquement des lieux emblématiques nancéiens, il nourrit son film grâce à des références culturelles. Citons par exemple que le conjoint de Léa est un fervent supporter du club de football de Nancy, l’ASNL (Association Sportive Nancy Lorraine) et que les personnages commentent le tableau « La Douleur » du peintre lorrain Émile Friant. Philippe Claudel précise : « Il était important pour le film que l’histoire soit ancrée en province. Mes personnages sont des provinciaux. J’avais aussi envie de filmer des lieux chargés d’un riche passé historique, de souvenirs personnels, d’émotions » (Philippe Claudel, propos recueillis pour L’Express.fr).

Le réalisateur a multiplié les références visuelles et sonores à la région : il affiche pleinement la localisation diégétique de son film. La ville de Nancy imprègne tout le film.

Philippe Claudel avec ses deux actrices, Kristin Scott-Thomas et Elsa Zylberstein, sur le tournage du film « Il y a longtemps que je t’aime ». Photos d’archives Est Républicain

Philippe Claudel et son équipe en plein tournage, Place Stanislas. Photos UGC/
Est Républicain

Philippe Claudel (à droite), sur le tournage de son premier film, Il y a longtemps que je t’aime, à Nancy. Photo archives Républicain Lorrain