Tous les soleils

  • Nationalité : France
  • Année de production : 2011
  • Casting : Stefano Accorsi, Clotilde Courau, Neri Marcoré
  • Réalisateur : Philippe Claudel
  • Scénaristes : Philippe Claudel
  • Production : UGC YM, TF1 Droits Audiovisuels, France 3 Cinéma, Sofica UGC 1, A Plus Image 2
  • Distribution : UGC Distribution, Benelux Film Distributors, Pathé Films, TF1 International

  • Synopsis :

    Alessandro est un professeur italien de musique baroque. Il vit à Strasbourg avec Irina, sa fille de 15 ans en pleine crise, et son frère Crampone, un gentil fou anarchiste qui ne cesse de demander le statut de réfugié politique depuis que Berlusconi est au pouvoir. Parfois, Alessandro a l’impression d’avoir deux adolescents à élever, alors qu’il ne se rend même pas compte qu’il est lui-même démuni face à l’existence. Voulant être un père modèle, il en a oublié de reconstruire sa vie amoureuse, d’autant plus qu’il est entouré d’une bande de copains dont la fantaisie burlesque l’empêche de se sentir seul. Mais au moment où sa fille découvre les premiers émois de l’amour, sans qu’il s’y attende, tout va basculer pour Alessandro…

Strasbourg « est une ville dont j’aime l’esthétique, ses ambiances différentes selon les quartiers. J’aime aussi son expression sonore. On y entend toutes les langues de l’Europe. Dans les rues, on y parle Espagnol, Allemand, Portugais, Italien, comme Alessandro qui ne se rend pas vraiment compte que la musique qu’il enseigne fait écho à une sorte de deuil qui se prolonge depuis la mort brutale de sa femme. Le temps a passé, son deuil n’est plus douloureux, il s’est même créé l’illusion d’un bonheur, mais il lui manque cette chose essentielle qu’est le sentiment amoureux. »

Philippe Claudel (Dossier de presse du film)

Une production soutenue par la région Alsace, la Communauté Urbaine de Strasbourg, le CNC, la région Lorraine et Procirep / Angoa-Agicoa

Présence de la région Grand Est dans le film :

  • scènes à Strasbourg (Alsace) : nombreuses au centre-ville, sur les quais, etc.
  • scènes dans les environs de Schirmeck (Alsace)
  • scènes à Froville (Meurthe-et-Moselle) : le prieuré
  • scène à Nancy (Meurthe-et-Moselle) : la Maison des Jeunes et de la Culture Lillebonne
  • scène dans la forêt de Saint-Quirin (Moselle) : la maison forestière « La Marcairerie »
  • produit régional : le champagne

D’une part, Philippe Claudel a choisi de situer  l’action de son film essentiellement à Strasbourg parce que, vivant à Nancy, il connaît bien la région. D’autre part, le réalisateur entendait ainsi renforcer l’une des thématiques de son film, le multiculturalisme. Strasbourg, siège du Parlement européen et de fait à la croisée des cultures, était un lieu tout désigné (sources Allociné).

Capture du film

Dans le film, le réalisateur Philippe Claudel occupe les locaux de la Maison des Jeunes et de la Culture Lillebonne de Nancy, le temps de quelques séquences. Alessandro (Stefano Accorsi) fait partie d’un ensemble vocal et le groupe se réunit régulièrement pour mener ses répétitions. La salle de la MJC, relativement commune, ne permet pas l’identification du lieu. Les connaisseurs reconnaîtront néanmoins l’escalier intérieur du bâtiment faisant partie du patrimoine culturel nancéien.

Capture du film
Capture du film

Une scène émotionnellement importante se déroule dans l’église de Froville.

Froville. Photo Est Républicain
Froville. Photo Est Républicain
Froville. Photo Est Républicain
Froville. Photo Est Républicain

L’Albatros

  • Nationalité : France
  • Année de production : 1971
  • Casting : Jean-Pierre Mocky, Marion Game, Muller
  • Réalisateur : Jean-Pierre Mocky
  • Scénaristes : Jean-Pierre Mocky, Claude Veillot, Raphaël Delpard
  • Production : Balzac Film, Belstar Productions, Profilm
  • Distribution : Les Films Corona

  • Synopsis :

    Stef Tassel s’évade de prison. Traqué, il oblige une jeune femme à l’emmener dans sa voiture. Il s’agit de Paula, la fille du Président, qui mène justement sa campagne électorale.

« Pourquoi j’ai choisi Sarreguemines, les paysages lorrains et alsaciens, parce que je trouve qu’ils répondent parfaitement à ma conception du roman noir. Les Américains choisissent New York ou San Francisco, décors naturels pour le genre ; en France, il faut autre chose, des maisons lourdes, grises, une atmosphère brumeuse, des ciels gris, du vent, de la pluie ; et le Nord et l’Est répondent à tous ces critères naturellement ; ce sont des régions très attachantes, mystérieuses. Un roman noir tourné sur la Côte ne fait pas sérieux, ou il faut le talent d’un Hitchcock pour que ça ne tourne pas à la comédie colorée. Le noir, enfin ce qui appartient encore à la série blême, est un style fantastique, parce qu’il contient toujours en filigrane des retrouvailles sociales ou politiques, genre de sujet qu’on n’a jamais osé traiter en France ».

Jean-Pierre Mocky, Républicain Lorrain du 21 août 1971

Présence de la région Grand Est dans le film :

  • scènes dans la ville de Sarreguemines (Moselle)
  • scènes à Haguenau et Wissembourg (Bas-Rhin)
  • mentions écrites : véhicules immatriculés 67 (Bas-Rhin) et 68 (Haut-Rhin)

Pour les besoins du tournage de L’Albatros, la commune de Wissembourg a été en partie déguisée : une droguerie a été transformée en pharmacie sur une place centrale et la « Grange aux Dîmes », centre d’animation pour maraîchers et fanfares régionales, est devenue un commissariat. À Sarreguemines, c’est notamment le Palais de Justice qui a servi de décor au bal de Carnaval.

Si le film est entièrement tourné en Alsace et en Lorraine, il se déroule essentiellement la nuit. Ces scènes nocturnes rendent difficile l’identification de la région à l’image.

Jean-Pierre Mocky sur le tournage de son film L’Albatros à Sarreguemines. Photo Républicain Lorrain /Archives.

Républicain Lorrain du 18 décembre 1970 : « c’est en janvier prochain, et plus exactement à partir du 4 janvier, que Sarreguemines servira de cadre au tournage du film policier « L’Albatros » de Jean-Pierre Mocky. En effet, ce film, qui réunira de grandes vedettes, sera tourné dans la cité des faïences où, d’ores et déjà, tout le monde se passionne avant de faire plus ample connaissance avec les grands acteurs du cinéma français et étranger. Marcel Mossotti, directeur de production des films « Balzac », spécialiste en la matière, chargé des travaux préparatoires de « L’Albatros », à Sarreguemines, a bien voulu nous donner les principales données de cet extraordinaire film policier, dont les séquences principales seront filmées au centre de la cité faïencière.» […] Ce sera un film policier à 100 % (et en couleurs). Son tournage durera environ cinq semaines, dont trois à Sarreguemines. Il s’agit d’une histoire d’amour entre une jeune fille d’un milieu bourgeois (Jane Fonda) et un homme traqué (Jean-Pierre Mocky) par toutes les forces de police en raison d’un meurtre non prémédité. Il sera arrêté… mais réussira à s’évader. Il blessera un policier qu’il conduira dans une pharmacie (du centre-ville de Sarreguemines) pour le faire soigner. Il reprendra la fuite, fréquentera plusieurs cafés… et un bal, où il fera la connaissance de la jeune fille (Jane Fonda), et tous les deux à bord d’une voiture volée, tenteront de franchir la frontière franco-allemande (poste douanier du pont de la Blies à Sarreguemines), mais reviendront en France, où finalement « Steff » sera abattu par les gendarmes. […] les Sarregueminois auront la primeur de le voir en avant-première, c’est-à-dire avant Paris, Strasbourg, Marseille, etc. Il est vrai que les réalisateurs voudront remercier les quelque 1 000 figurants de la cité des faïences et environs, qui prêteront bénévolement leur concours au tournage. »

Les Grandes Gueules

  • Nationalité : France
  • Année de production : 1965
  • Casting : Lino Ventura, Bourvil, Marie Dubois
  • Réalisateur : Robert Enrico
  • Scénaristes : Robert Enrico, José Giovanni
  • Production : Belles rives productions, Société Nouvelle de Cinématographie
  • Distribution : Société Nouvelle de Cinématographie

  • Synopsis :

    Hector Valentin revient dans ses Vosges natales hériter de la scierie familiale. Il embauche plusieurs repris de justice sans se soucier de Therraz, l’homme fort de la vallée.

Présence de la région Grand Est dans le film :

  • scènes à Gérardmer (Vosges) : Mairie, l’hôtel de la Jamagne, le café Abraham, et la scierie du Haut Fer au lieu-dit La Clairière de Cellet
  • scènes à La Bresse, Saint-Dié, Bertrichamps, Val-et-Châtillon, Le Haut-du-Tôt et Vagney (Vosges)
  • produit : affiche pour la bière de Champigneulles dans le bar, bouteilles de bière de Champignueules, bouteille d’eau de Vittel dans le bar
  • mentions sonores : « les Vosges », C’est vous qui arrivez de Mulhouse (Alsace), « Plombière-les-bains »
  • mentions écrites : enseigne « garage lorrain », plaque d’immatriculation « Vosges », panneau routier « Remirmont », plaques d’immatriculation 88, banderole « Bienvenue à Vagney »
  • tradition : la schlitte
Les personnages arrivant au village.
La scierie.

Le film a entièrement été tourné dans les Vosges et l’équipe du film a séjourné au village de Vagney plusieurs semaines durant l’été 1965. Une scène a particulièrement marqué les esprits : la fête des Bûcherons, place Caritey.

En ce 14 juin 1965, la foule envahit Vagney. La presse parle alors de 10 000 personnes présentes pour assister au tournage d’une scène historique des Grandes Gueules, la fête des bûcherons. Crédit Vosges Matin.

À l’époque, le 14 juin 1965, la foule envahit le village. Selon la presse, 10 000 personnes ont assisté au tournage de cette séquence. Depuis, le film est devenu mythique pour les Vosgiens. En 2015, soit 50 ans après le tournage, ils se mobilisent pour faire revivre la fête des bûcherons. « Les gens se sont complètement approprié ce film et cette histoire. Le thème du roman de José Giovanni est très original et ce côté western vosgien reste aujourd’hui encore très contemporain. Il y a développé des notions comme celles de la réinsertion, du regard du voisin, de l’étranger et l’amitié. Le tournage dirigé par Robert Enrico dans un secteur isolé à Cellet, là où il y avait le haut-fer, cela donne au film un aspect intemporel », raconte Jean-Pascal Voirin, auteur du livre « L’extraordinaire aventure des Grandes Gueules » (Vosges Matin, 24 juin 2015).

Jean-Pascal Voirin a également réalisé en 2012 un documentaire « Le fabuleux destin des Grandes Gueules » consacré au tournage du film, avec des témoignages et de nombreux documents  inédits. Vous pouvez trouver son film dans le coffret DVD : « Robert Enrico les années 60 ».

Une telle aventure tournée dans les Hautes-Vosges méritait bien un « making-off ». Les Grandes Gueules ont investi la région de Gérardmer et de Vagney durant 9 semaines, entre mai et juillet 1965. Le témoignage de Marcel Ravel, devenu malgré lui assistant technique d’Enrico durant tout le tournage, et les nombreux documents ( photos et films d’amateur ) inédits présents dans le documentaire « Le fabuleux destin des Grandes Gueules », apportent un éclairage passionnant sur cette aventure. Les Grandes Gueules n’ont pas vieilli, le film est devenu un classique incontournable, témoin d’un cinéma essentiel, à des années lumières du numérique et de la 3D. Les Grandes Gueules et leur fabuleux destin n’ont décidément pas fini de nous étonner et de nous surprendre…

Si le territoire vosgien est placé dans le film, le long-métrage a également marqué les lieux. Par exemple, le café Chevillot a été rebaptisé le café des Grandes Gueules.

Bourvil et Lino Ventura photographiés en 1965, sur le tournage des Grandes Gueules dans les Vosges. Photo Est Républicain.

Dans deux scènes, le film montre une schlitte : un traîneau qui servait à descendre le bois des montagnes, conduit par un homme sur une voie faite de rondins. Une tradition typiquement vosgienne !

« Jean-Marie Claude, 87 ans, fait partie de ceux à avoir été recrutés comme figurants ou tout simplement à avoir croisé un jour Marie Dubois, Lino Ventura ou bu un coup avec Bourvil sur la place du village. Il était négociant de vin à cette époque et il fournissait le vin (le Saint-Claude) au plateau de tournage.

Négociant de vin à cette époque et sélectionné comme figurant pour les besoins du film, Jean-Marie Claude, 87 ans a fournit le vin (le Saint-Claude) au plateau de tournage. Il explique : « Le film a beaucoup apporté à Vagney. […]  Les gens viennent parfois de loin pour voir les lieux du tournage. C’est le seul film qui parle bien des Vosges », estime-t-il. Vosges Matin, juin 2015.